Comprendre les douleurs, la durée et l’irrégularité des premières règles


Douleurs, durée et régularité des premières règles : ce qu’il faut savoir

L’arrivée des premières règles constitue un événement important, qui ouvre la porte à de nombreux questionnements et peut susciter la crainte chez la jeune fille. Qu’on se rassure : même en cas de douleurs ou de cycle irrégulier, il n’y a généralement pas lieu de s’inquiéter. D’ailleurs, il existe des méthodes naturelles efficaces et non invasives pour mieux vivre son cycle pendant les premières années.

Qu’est-ce qui se passe dans le corps lors des premières règles ?

A l’arrivée de la puberté, les hormones féminines commencent à agir sur le corps. Avec les oestrogènes, les hanches s’arrondissent, les poils se mettent à pousser et les seins se développent. Les premières règles se préparent avec la première ovulation, lorsqu’un ovocyte atteint la maturation et devient une ovule fécondable.

Lorsque l’ovule est libérée (ovulation), les parois de l’utérus s’épaississent en prévision de la nidation, c’est-à-dire pour accueillir un œuf éventuel en cas de fécondation. S’il n’y a pas de fécondation, cette paroi se détache et forme le sang des règles.

Le cycle menstruel est divisé en deux parties : la phase folliculaire qui s’étend du premier jour des règles jusqu’à l’ovulation, et la phase lutéale qui s’écoule entre l’ovulation et le début des prochaines menstruations.

Les premières règles peuvent être très courtes (2-3 jours) ou plus longues (jusqu’à 8 jours). Ainsi, il n’y a pas lieu de s’inquiéter si la durée des saignements reste dans cette intervalle.

Quelle est l’intervalle entre les premières règles et les suivantes ?

Chez la jeune fille qui vient d’avoir ses premières menstruations, on ne peut pas prédire exactement l’arrivée des prochaines. En effet, les premiers cycles sont souvent imparfaits, car les hormones ne sont pas encore présentes à 100%. En effet, si les oestrogènes sont déjà actives, le cycle ne bénéficie pas encore d’un apport régulier en progestérone. Or celui-ci contribue à la qualité de l’ovulation : lorsqu’il n’y a pas assez de progestérone, il n’y a pas d’ovulation, et donc pas de règles.

Chez une personne mature, l’intervalle entre l’arrivée des règles dure entre 21 et 35 jours, soit 28 jours en moyenne. En général, cette stabilité s’installe 1 à 2 ans après les premières règles.

Est-ce que les premières règles sont douloureuses ?

Chez certaines jeunes filles, les règles n’occasionnement pas d’inconfort particulier en dehors des saignements. D’autres peuvent avoir mal dans le bas du dos, ressentir des crampes dans le bas-ventre, avoir des seins sensibles ou douloureux… D’autres symptômes comme les étourdissements, des nausées ou la diarrhée peuvent également survenir.

C’est parce que l’utérus se met en mouvement pour la première fois, et comme il s’agit d’un muscle, cela peut être douloureux. Un peu comme lorsqu’on reprend le sport après être resté sans bouger depuis des mois. Après s’être habitué, on ne ressent plus de douleur. Par ailleurs, l’insuffisance de progestérone pendant les premiers cycles peuvent les rendre douloureux, car cette hormone a des effets antalgiques.

Enfin, il ne faut pas oublier que le corps est en train de mettre en place le cycle menstruel, et c’est normal qu’il y ait des inconforts. Une fois que le cycle se stabilise, les douleurs devraient disparaître.

Que faire en cas de douleurs lors des premières règles ?

Il n’est pas nécessaire de courir chez le médecin au moindre inconfort lors des premières règles. Pour les atténuer, on peut utiliser une bouillotte. Si on insiste, le praticien risque de prescrire la pilule pour « régler le cycle », alors qu’en réalité, les contraceptifs sont des perturbateurs endocriniens qui arrêtent le cycle et empêchent le corps de s’entrainer à effectuer un cycle sain.

Le plus important est d’observer son cycle et les douleurs associées, car il existe des pratiques alternatives pour les soulager, sans agresser notre organisme. En cas de souci au niveau du bassin, par exemple, le recours à un ostéopathe peut s’avérer utile afin de débloquer certains points. Vous pouvez également consulter un naturopathe spécialisé dans le cycle menstruel. Il vous aidera à adopter les bonnes pratiques alimentaires et l’hygiène de vie adaptée pour la régulation des hormones et le soulagement des éventuels symptômes liés aux règles.

Dans le cas où les douleurs sont vraiment intenses, ou que vous ou votre adolescente présentez des règles hémorragiques, il est conseillé de consulter un médecin.

Retard des premières règles : quand s’inquiéter ?

Les premières règles surviennent en moyenne entre 11 et 14 ans, et arrive après certains signes de l’arrivée de la puberté, notamment le développement des seins. Toutefois, l’âge de la ménarche varie beaucoup selon différents facteurs comme la situation géographique (elle arrive plus tôt dans les régions ensoleillées), l’alimentation ou  encore la génétique.

Il faut consulter le médecin dans le cas où la jeune fille avance en âge et présente tous les signes de la puberté, alors que les règles n’arrivent pas. Plus précisément, si à l’âge de 17 ans, elle a les seins qui ont poussé, les hanches qui se sont arrondis et les poils qui sont apparus, mais toujours pas de règles, mieux vaut aller chez le médecin.

Premières règles : une occasion pour commencer à comprendre le cycle et tout ce qui se passe dans notre corps

Apprendre à connaître  sa sphère gynécologique dès les premiers cycles permet de vivre en harmonie avec notre corps et d’effectuer un dépistage précoce en cas de problème. Même sans envisager de contraception ou de pratique sexuelle, les premières règles représentent une occasion de mieux se connaître. Désormais, il est possible d’observer son cycle, qu’il s’agisse de sa périodicité, de la couleur du sang des règles, des émotions qui accompagnent chaque pahse du cycle, ou encore des symptômes d’un éventuel syndrome prémenstruel (SPM).

Plusieurs outils permettent d’observer le cycle, comme la fleur de cycle, le journal de menstruations (bleeding diary) et la symptothermie en mode observation. Plus tard, ces méthodes pourront servir pour la mise en place d’une contraception naturelle et respectueuse de notre corps.