Le stress et ses impacts sur le cycle menstruel
Le stress semble être une notion banalisée aujourd’hui, mais son effet prolongé sur le corps, et en particulier la sphère gynécologique, à des conséquences à connaitre.
Auteure: Aina Rakotonjanahary, 02/07/2024
Stress et bien-être gynécologique : ce qu’il faut savoir pour vivre en harmonie avec son corps
Règles irrégulières ou douloureuses, difficultés à concevoir, mycoses à répétition… Le stress peut affecter notre bien-être gynécologique de différentes manières. Il peut facilement dérégler la production hormonale, et entraîner des troubles parfois graves.
Comment le stress impacte le bien-être gynécologique ?
Le stress est un état de tension provoqué par une situation difficile ou la présence d’un danger. Il s’agit d’une réaction naturelle du corps pour pouvoir faire face à cette difficulté.
Le stress physique est dû à des efforts répétés, comme c’est le cas lors d’un entraînement sportif intensif. Le stress psychologique survient lorsque l’individu est soumis à une tension émotionnelle importante.
En cas de stress, nous nous mettons notamment à produire du cortisol, qui sert à réguler la glycémie et la pression artérielle. Mais cette hormone vitale, sécrétée de façon continue, a des impacts sur notre système gynécologique. En effet, la présence de cortisol en trop grande quantité, va affecter la production d’autres hormones qui interviennent dans la régulation du cycle menstruel.
Stress et règles irrégulières
Le stress affecte l’axe cortico-hypothalamo-hypophysaire du cerveau. Or c’est l’hypothalamus et l’hypophyse qui produisent les hormones habituelles nécessaires au bon fonctionnement des ovaires.
Lorsque le progestérone et les oestrogènes sont secrétés en trop petite quantité, l’ovulation peut être annulée ou retardée. C’est pour cela que le stress peut entraîner des règles irrégulières. Il peut s’agir d’un cycle plus long, d’un retard de quelques jours, ou d’une absence de règles (aménorrhée).
Lorsque le stress a lieu pendant la phase folliculaire, c’est-à-dire entre la survenue des règles et l’ovulation, le risque de troubles des règles est plus élevé.
Outre les variations de la durée du cycle, les irrégularités se manifestent également par un changement de la quantité du sang des menstrues. La diminution des hormones féminins entraîne une insuffisance ovarienne, qui va à son tour provoquer une réduction du flux sanguin des règles.
Stress et règles douloureuses
Un taux de cortisol élevé entraine également des règles douloureuses. Plusieurs études effectuées auprès d’étudiantes en médecine et d’élèves infirmières ont montré qu’il y a un lien entre le stress et la dysménorrhée (douleurs pendant les règles). Les jeunes femmes éprouvant du stress présentaient deux fois plus de risques d’avoir des règles douloureuses. Ce risque était encore plus élevé chez les jeunes femmes ayant des antécédents de douleurs pendant les règles.
La production massive de cortisol dû su stress affecte la sécrétion des hormones du bien-être. En effet, on assiste à la réduction de la production de GABA et d’endorphine, des hormones qui contribuent à la relaxation et donc au soulagement des sensations douloureuses.
Stress et infections gynécologiques
Outre les troubles du cycle, le stress a des impacts indirects sur le bien-être gynécologique. Le stress prolongé entraine une baisse des défenses immunitaires, notre corps devient plus faible face aux agressions extérieures. Les infections surviennent alors plus souvent et durent plus longtemps.
Par exemple, une personne subissant un stress chronique présente plus de risques de développer une mycose. En cas de prise de pilule ou d’antibiotiques, le risque est encore plus élevé et la mycose risque de s’installer.
Stress et fertilité
Sachant que le stress peut provoquer des troubles du cycle et l’absence de l’ovulation, il peut entrainer des problèmes de fertilité. Le corps exposé au stress chronique finit par passer en mode survie, les fonctions de reproduction sont vivement altérées.
Et lorsque le couple est également stressé par les difficultés à concevoir, cela peut devenir un vrai cercle vicieux. C’est pourquoi il est très important de travailler sur l’aspect psychologique et émotionnel dans la gestion de la fertilité.
Stress et endométriose
L’endométriose touche environ 1 personne sur 10 parmi la population de femmes et de jeunes filles en âge de procréer. Cette maladie est entre autres caractérisée par des douleurs aigues pendant les règles. C’est parce que le tissu de l’endomètre dans l’utérus est bien plus sensible aux prostaglandines, qui sont des médiateurs chimiques de l’inflammation.
Or, le stress a une action inflammatoire. Ce qui implique une douleur encore plus intense chez les personnes souffrant d’endométriose, car l’effet est décuplé.
Même si les troubles gynécologiques constituent en premier lieu des symptômes liés à la santé de l’appareil reproducteur féminin, ils nous avertissent également sur les épreuves que nous subissons au niveau de notre état de santé globale. Il est donc important de remédier à la cause du problème pour espérer soulager l’individu de manière durable.
Comment limiter le stress et ses effets sur notre bien-être gynécologique ?
Le stress est un état de tension. Pour y remédier, il est donc nécessaire de se détendre. Plusieurs solutions permettent de retrouver un état d’apaisement durable, et ainsi réduire les effets du stress sur notre bien-être gynécologique.
En cas de stress passager, la pratique d’un sport, d’activité physique comme le yoga ou d’exercices relaxants peuvent aider. Ces activités permettent de libérer l’endorphine, hormone qui favorise la détente.
Il est également important de soigner notre hygiène de vie, en privilégiant une alimentation plus saine et des heures de sommeil régulières. Autant que possible, nous devons aussi réduire l’exposition aux sources d’anxiété telles que les actualités à la télévision.
Certaines pratiques de médecine holistiques comme la sophrologie ou le shiatsu, permettent également d’avoir des résultats intéressants.
Enfin, il existe une discipline expressément dédiée aux liens entre le bien-être gynécologique et les ressentis de l’individu : la gynécologie émotionnelle. Cette pratique a pour but de nous faire vivre en harmonie avec notre corps, afin d’atteindre un état de santé et de bien-être gynécologique optimal. Il s’agit de décoder les symptômes physiques afin de comprendre ce qui se passe à l’intérieur et ainsi se reconnecter à son utérus et soi-même.
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Sources:
https://www.lavilab.com/limpact-du-stress-sur-les-regles-retard-absence-douleur